Quelle ne fût pas mon émotion, quand ma petite fille Charlotte, 10 ans à l’époque, resta médusée devant une exposition à la fondation Maeght, sur « la Russie et les avant-gardes », allant de 1908 à 1930 avec de nombreuses œuvres, en noir et blanc, dont Malevitch et son carré noir et blanc, Rodtchenko… Cette exposition malgré cette période de l’histoire de l’Art difficile était pleine de dynamisme, vitalité, créativité.

Evidemment les connaissances sur l’Art, développent une réflexion personnelle.

Connaître l’histoire de l’œuvre, l’époque son créateur, le contexte de sa fabrication, les techniques employées, sont appréciables bien entendu et peuvent nous aider à comprendre et avancer.

Mais…comprendre quoi de cette étrangeté ?

Ces connaissances ne risquent-t-elles pas également de parasiter un jugement, une impression ressentie d’emblée ?

Le Conscient intellectualise, l’Inconscient ressent et nous parle. Ecoutons-le.

Est-ce beau ou non ?

Mais pourquoi ne pas se laisser aller à contempler, ressentir, sentir (même d’une manière olfactive), tout simplement une peinture (comme Charlotte), une sculpture, un poème, que sais-je, un visage qui nous touche ?

Pour sa part, Van Gogh aimait dire « l’Art a besoin de temps, ce serait pas mal de vivre plus d’une vie ».

Alors,

Contemplons, contemplons et laissons-nous aller dans ce temps si précieux, engageons toute notre personnalité, sensibilité, car aucun mot ne pourra exprimer exactement cette émotion ressentie à ce moment précis de notre découverte.